Hamida Djandoubi – Portrait d’un condamné à mort
Hamida Djandoubi est né le 22 septembre 1949 à Tunis. Il est l’aîné d’une famille de huit enfants et grandit sous les coups de sa mère. En 1969, lorsqu’il n’a encore que 19 ans, il quitte son pays pour s’installer en France et exercer le métier d’agriculteur. Deux années plus tard, il perd une de ses jambes broyée par un motoculteur. Cet évènement marqua sa vie, il avait un esprit de vengeance suite à cet accident et estimait qu’il n’était pas normal. Il en voulait à tout le monde et en particulier aux femmes du fait de son passé de séducteur. Il souffre de douleurs fantômes, prend de lourds médicaments mélangés à l’alcool, il est hospitalisé et fait la connaissance d’ Elisabeth Bousquet âgée de 18 ans. Elle devint sa compagne. L’histoire de ce couple n’est pas glorieuse, Hamida bat cette dernière et la prostitue. En 1973, elle porte plainte contre lui pour proxénétisme mais la procédure n’aboutit pas. Plus d’une année plus tard, Elisabeth retombe sur Hamida, il la conduit chez lui, dans les beaux quartiers de Marseille où il vivait avec deux mineures, Annie et Amaria. Il va torturer Elisabeth pendant plus de 3 heures en présence de ces dernières. Selon l’acte d’accusation, “Il l’a frappée à coups de bâton sur la tête, à coups de ceinture sur tout le corps ; il l’a brûlée avec des cigarettes, notamment au niveau des seins et du pubis ; il a introduit un bâton dans son sexe et dans son anus, l’obligeant ensuite à sucer le bâton. Comme elle réclamait à boire, il a uriné dans un verre et lui en a fait absorber le contenu. Il a envoyé Annie chercher dans sa voiture un bidon d’essence, en a versé une partie sur le ventre de sa victime et y a mis le feu avec des allumettes.” En fin d’après-midi, Hamida décide d’achever sa victime. Il se rend, en compagnie d’Annie et Amaria, en campagne dans un cabanon abandonné. Amaria passe un foulard autour du cou d’Elizabeth et Hamida l’étrangla. Le 9 aout 1974, Amaria et Annie, qui ont pu fuir, portent plainte pour viol aggravé, séquestration, coups et blessures et menaces de mort. Deux jours plus tard, Djandoubi est arrêté. Le 24 février 1977 débute le procès d’Hamida Djandoubi, alors âgé de 28 ans. Il est défendu par Emile Pollak et Jean Goudareau. Lors de ce procès l’avocat général décrit un homme « voué au mal avec un âme démoniaque toute orientée vers la souffrance ». Il est condamné à la peine capitale le 25 février 1977 pour assassinat après tortures et barbarie, viol et violences avec préméditation. Djandoubi demeure le dernier prisonnier à avoir subi cette peine après avoir été guillotiné le 10 septembre 1977 à la prison des Baumettes.