Henri-Désiré Landru – Portrait d’un condamné à mort

Henri-Désiré Landru, dit « Barbe-bleue de la villa de Gambais »

 

 

La vie de Landru

Henri-Désiré Landru est né le 12 avril 1869 dans une famille modeste et honnête. Son père est chauffeur, sa mère couturière. Il habite Paris. Il se marie. Le couple aura 4 enfants. Landru ne trouve pas de situation stable à son goût. Il est successivement comptable, entrepreneur de travaux, fabricant de bicyclettes… En 1900, à trente et un ans et sans ressources, il monte sa première escroquerie.”1 Il passe une annonce d’emploi dans la presse en demandant une caution à son futur salarié. Il réalisera plusieurs fois cette manoeuvre sur une période de 14 ans en changeant d’identité sous les noms de Natier, Maddau, Remy, Chatelle, ou de Dupont. Il sera plusieurs fois rattrapé par la Police qui trouvera notamment chez lui “un carnet répertoriant minutieusement les noms et les adresses de tous ses « clients » : les escroqués, et ceux qu’ils avaient tenté d’escroquer. Il sera condamné par la Justice (4 fois emprisonnés pour des peines de 2 à 4 ans). Ensuite, “soit il abandonne définitivement ses activités illicites, soit il persiste dans sa carrière d’escroc, mais il ne doit plus être confondu, il n’a plus droit à la moindre erreur. Toute nouvelle condamnation le rendrait passible de la relégation, synonyme d’un exil définitif en Guyane.

 

Les faits avant le procès pour assassinats

Il disparaît entre 1914 et 1919. Plusieurs femmes disparaissent, notamment des veuves. Les disparitions se terminent dans une villa dans la ville de Gambais.

Sous des noms différents, il se fait passer pour un veuf esseulé feignant la prospérité, qui n’est pourtant que façade. Il entreprend alors, par l’intermédiaire de petites annonces dans les journaux, de séduire des femmes seules, possédant quelques économies et leur promet à chacune le mariage.

En avril 1919, une information est ouverte à Paris contre Landru sous les inculpations d’homicides volontaires, vols, recels et complicité. Landru est retrouvé. L’enquête se ressert. Le décryptage des carnets codés de Landru permet de mettre au jour une activité de séducteur qui l’aurait conduit à être en rapport avec 283 femmes ! Ses annonces matrimoniales sont retrouvées, il est confondu à plusieurs reprises sous ses différents pseudonymes [NDLR : plus de 90] par des proches de ses victimes. Sur les 283 femmes identifiées, seules dix disparues, promises au mariage par Landru, restent introuvables (ainsi que le fils de l’une d’elle). On trouve des restes d’ossements humains calcinés dans la villa de Gambais. […] Inculpé et écroué, Landru va devoir répondre de onze assassinats devant la cour d’assises de Seine-et-Oise, à Versailles.

 

 Lors du procès

A chaque audience nous voyons apparaître une mère ou une sœur en larmes […] Ce qui caractère ce singulier accusé, c’est l’absolue et inquiétante insensibilité. Cependant, “lorsque les experts psychiatriques (Vallon, Rogues que Fursac et Roubinovitch) témoignent de la parfaite intégrité mentale de l’accusé en relevant « le charme extrême de sa conversation », Landru réplique que les crimes qu’on lui impute ne peuvent précisément qu’être ceux d’un fou. Ce qu’il n’est pas et ce qu’il n’a jamais prétendu être alors que c’était peut-être là, à la réflexion, comme le noteront certains journalistes, le seul moyen d’éviter la peine capitale (Audience du 23 novembre).

Le petit kilo de 295 débris d’os humains retrouvés à Gambais a permis de reconstituer partiellement trois crânes, cinq pieds et six mains, donc trois cadavres différents, probablement de femmes. Mais même si les corps des victimes n’ont pas été retrouvées, même si les restes humains sont discutés, même si on ne sait comment Landru tuait – par empoisonnement, par strangulation ? – l’appropriation des effets personnels des personnes disparues et les dépositions des témoins qui furent proches des victimes ou voisins de ses villas sont autant d’éléments à charges.

Il est condamné à mort.

Le 3 février 1922, la cour de cassation rejette le pourvoi de Landru. Le 16, le ministre de la justice Louis Barthou rejette la demande de révision. Le 24, le président de la République Alexandre Millerand rejette le recours en grâce.”

Landru est exécuté, à l’aube, le samedi 25 février, devant la prison Saint-Pierre de Versailles, sans faire de révélations ultimes.”1 “A son avocat qui, au pied de l’échafaud, lui demandait si, finalement, il avouait avoir assassiné ces femmes, Landru répondit : « Cela, Maître, c’est mon petit bagage…”

 

Sources :

1 http:www//criminocorpus.org/fr/reperes/affaires-criminelles/affaire-landru-1921/

2 http://www.justice.gouv.fr/histoire-et-patrimoine-10050/proces-historiques-10411/le-proces-de-landru-24504.html